Le Festin d’Ésope. Première revue / première œuvre de Guillaume Apollinaire

par Mickaël Lugan
2016, in La Revue des revues no 55

À 23 ans, Guillaume Apollinaire qui débute alors en poésie, fonde et dirige Le Festin d’Ésope. La revue paraîtra de novembre 1903 à août 1904 et comptabilisera neuf numéros. Dans sa déclaration initiale, elle affiche son souci de n’être « l’organe d’aucune école » ; et il paraît bien difficile en effet de dégager de la collection complète de la revue une ligne éditoriale claire cherchant à orienter la littérature du XXe siècle vagissant. Bien au contraire, la variété semble présider au destin du Festin d’Ésope : variété générique et variété des collaborateurs issus de générations et d’écoles diverses. Il y a là comme une synthèse de l’époque où se reconnaît volontiers le syncrétisme apollinarien : le jeune directeur donne le <i>la</i>. La fantaisie, l’esprit d’Apollinaire irriguent Le Festin d’Ésope qui doit, dès lors, être lue non seulement comme la première revue créée par le poète, mais aussi comme sa première œuvre.

[The Feast of Æsop]. Guillaume Apollinaire’s First
Magazine / First Piece of Poetry

Aged 23, Guillaume Apollinaire, who was then at the start of his career as a poet, founded and directed Le Festin d’Ésope. The magazine was to be published from November 1903 to August 1904 with a total of nine issues. In its initial statement, it claimed its concern “not to be the organ of any school”, and indeed it appears difficult to find a clear-cut editorial line in the complete collection that would endeavour to orientate the literature of the nascent 20th century. On the contrary, diversity seems to have presided to the destiny of Le Festin d’Ésope: generic diversity as well as diversity in its contributors who came from different generations and schools. One can find there a synthesis of the time in which Apollinaire’s syncretism may easily be observed: the young director sets the tone. Fantasy, Apollinaire’s wit nourish Le Festin d’Ésope that should therefore be read not only as the first review created by the poet, but also as his first work.


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