par Christophe Prochasson
2007, in La Revue des revues no 40
Un peu occultées aujourd’hui par l’ombre de [[i]]La NRF[[/i]], quelques brillantes revues des années 1910 ont cependant porté la culture d’une génération d’intellectuels révolutionnaires qui tentèrent, Léon Werth en tête, de redessiner une morale et une esthétique vraies pour une civilisation qui s’enlisait dans le compromis et la démonstration. Les nombreux textes critiques de Léon Werth publiés dans [[i]]L’Effort libre[[/i]], les [[i]]Cahiers d’aujourd’hui[[/i]] ou [[i]]Gil Blas[[/i]] révèlent sa quête obsessionnelle de la vérité, son insoumission permanente à l’artifice et au faux-semblant qui, si elles lui ont permis de rester au plus près de ses idées et de ses passions, l’ont exclu d’un engagement politique auquel se sont résolus les intellectuels après-guerre.
[[i]]Léon Werth, a genuine intellectual
Although today considered relatively minor compared to [[/i]]La NRF[[i]], in the 1910s, a small number of remarkable reviews expressed the culture of a generation of revolutionary intellectuals who tried, led by Léon Werth, to shape the outline of new morals and new aesthetics for a civilisation that was stuck in compromise and demonstration. The numerous critical texts by Léon Werth published in [[/i]]L’Effort libre, les Cahiers d’aujourd’hui[[i]] or [[/i]]Gil Blas[[i]] demonstrate his obsessional quest for Truth, his permanent refusal of artifice and pretence, which, if they allowed him to remain faithful to his ideas and passions, also excluded him from the political engagement to which many postwar intellectuals had finally resorted to.[[/i]]