par Georges Dupré
1988, in La Revue des revues no 5
Le nom de la revue couvre la moitié de la couverture : le label. Gorbatchev dessous est bien épais et se détache nettement de Shoah, Paul Celan, Cicciolina en bas de page et sur le même plan, en moindre caractère d’imprimerie. Lignes traiterait-elle de l’air du temps avec ces accroches plus lapidaires que sur la une des magazines ? – Non.
De prime abord, on cherche le programme de Lignes : il n’y en a pas. Si on est sensibilisé par ces points de mire, on ouvre plus avant. Quoi de neuf ? – A vous de juger.
Gorbatchev, c’est le premier dossier avec les signatures de Léonid Plioutch, Dimitri Savitski, David Rousset, Jean Baudrillard, Claude Bourdet, des repères biographiques et chronologiques. Shoah devient Zakhor et mobilise les rédacteurs de la revue. Pour Paul Celan, un seul article où Jean Bollack décrypte la lecture de ses poèmes. Dans Figures politiques : masques et parodies, le programme de la Cicciolina, par contre, est reproduit : « Je me réchauffe avec le soleil et l’amour », passage obligé aux textes de Jacqueline Risset, Jean Baudrillard et Federico Fellini. Francis Marmande enfin évoque un autre marginal de la politique, El Cojo. Plus quelques Inaperçus, notes de lecture.
Mais il ne faut pas se fier aux immédiates apparences.