par Gaëlle Théval
2014, in La Revue des revues no 52
« Il nous faut publier des disques, pour illustrer les œuvres publiées, poème-partition, poésie phonétique, etc. Il nous faut rendre compte de façon vivante des travaux de plasticiens, et ce serait possible si nous pouvions publier ce qui a lieu. » Le programme énoncé par Henri Chopin pour OU-Cinquième saison (1963-1974) donne naissance à un objet en rupture dans le champ des revues de poésie de l’époque. Première revue-disque, OU-Cinquième saison se veut une plateforme de diffusion de la poésie sonore alors naissante, mais se donne également comme lieu de découverte des avant-gardes historiques qui en ont fait l’histoire. La revue innove également dans le domaine des revues de création par l’adoption d’un dispositif singulier incluant des dépliants dans une pochette. Objet à écouter, voir et manipuler, la revue d’Henri Chopin constitue un exemple longtemps unique d’espace où se confrontent les media d’une poésie sortie du livre.
[A review to take poetry out from books]
“We must publish records to illustrate published books, score-poem, phonetical poetry, etc. We have to account in a vivid way for the works of painters, and this would be possible if we could publish what is occurring.” The programme spelled by Henri Chopin gave birth to an object that marked a break in the field of poetry reviews of the time. The first review to be published as a record, OU-Cinquième saison (1963-1974) was intended as a dissemination platform for the nascent sound poetry, but it was also a place in which the historic avant-gardes which made up its story could be discovered. The review also treaded new grounds in the field of creative reviews as it adopted a singular apparatus including folding materials in a cover. An object to be listened to, seen and manipulated, Henri Chopin’s review constituted a durably unique example of a space in which were confronted the different media of a poetry that came out of books.