par Julie de Faramont
2006, in La Revue des revues no 38
Les engagements de Travail théâtral, 1970-1979
Travail théâtral se présente comme un ensemble d’articles, d’entretiens, de documents et de quelques pièces inédites, ensemble qui reflète l’évolution des pratiques théâtrales durant les années 1970. Elle rassemble des réflexions sur la ou les politiques théâtrales, des témoignages de parcours artistiques en France et à l’étranger et des analyses critiques de spectacles. Porteuse, à son origine, de « l’esprit de Mai », elle s’intéresse à la tradition marxiste anti-stalinienne, représente un brechtisme non-orthodoxe, c’est-à-dire autre que celui que prônent les héritiers de la décentralisation. Elle se place du côté du « jeune théâtre » et défend ses revendications face à l’institution et sa volonté de donner au théâtre un contenu politique et d’y intéresser le « non-public ». Sa disparition coïncide avec un essoufflement de l’extrême-gauche, le recul des luttes ouvrières et une institutionnalisation de ce qui fut le « jeune théâtre ». Travail théâtral demeure néanmoins un objet de référence : des voix singulières se sont fait entendre dans ses colonnes, celles d’artistes, d’auteurs et d’intellectuels de son temps. Toujours, la revue sut reconnaître et faire connaître les avant-gardes.
The Commitments of Travail théâtral, 1970-1979
Travail théâtral took the form of a series of articles, interviews, documents and a few previously unpublished plays, the whole reflecting the evolution of theatrical practices during the 1970s. It included considerations on the theatrical policy or policies, testimonies of artistic careers in France and abroad and critical analyses of plays. Originally conveying the “Spirit of May”, it developed an interest in the anti-Stalinist Marxist tradition, represented an unorthodox Brechtism, i.e. different from that promoted by the heirs of decentralisation. It stood on the side of the “young theatre” and supported their demands against the institution and their willingness to give theatre a political content and to promote the interest of the “non-public” in theatre. Its end coincided with the far left’s running out of steam, the diminution of industrial struggles and an institutionalisation of what used to be the “young theatre”. Yet Travail théâtral remains a reference: singular voices – artists, authors and intellectuals of the time – made themselves heard in its column. The review never failed to recognise and promote the avant-gardes.