par Yves Chevrefils Desbiolles
2002, in La Revue des revues no 31
Wharf, ce nom sonne à la manière d’une poésie sonore, mais il désigne surtout, en anglais, un quai, une zone de transit où circulent passagers et marchandises avant le voyage. Belle évocation, donc, pour une revue qui remplace les catalogues d’exposition traditionnels et qui – du coup – donne un statut différent aux textes et images qui accompagnent une exposition.
Comme le précise le sommaire de Wharf, chacune des dix expositions présentées au Centre d’art contemporain de Basse-Normandie entre l’automne 1996 et l’été 1999 a été « vue par » un historien de l’art, un critique d’art ou même par d’autres artistes : il ne s’agit donc plus d’introduire le travail de l’artiste exposé, ni d’en faire la promotion, mais en quelque sorte d’en donner un prolongement. Wharf agit ainsi à la manière d’une plate-forme permettant aux œuvres et aux projets d’artistes exposés de trouver d’autres destinations par le canal de l’imprimé. La revue est pensée comme espace spécifique où se rejoue l’exposition. Le dédoublement du temps de l’exposition par une revue constitue une idée particulièrement fondée pour un Centre d’art contemporain disposant d’un espace exigu et contraignant au sein du Centre d’art dramatique national de Normandie. À noter également dans ce numéro un court essai théorique de Véronique Giroud, « Dispositifs. Notes sur le savoir muséographique ».