La dernière livraison du bulletin Infosurr Actualités du surréalisme et ses alentours est émouvant, instructif, utile, résonant, informatif, et bruissant de revenants.
Émouvant car, à quelques jours du triste anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo, il s’orne en couverture d’un portrait d’André Breton, façon gravure sur bois de Philippe Honoré, mort dans ces circonstances.
Instructif car dans un long compte rendu de Dominique Rabourdin sur Le Poète étranglé. Préludes au pré-surréalisme, au « groupe de Nantes » et à la mort de Jacques Vaché, l’on apprend beaucoup sur cette courte mais déterminante période.
Utile car c’est un de ces lieux où l’érudition, la recherche croisent les amitiés – ou les inimitiés –, où les recensions s’empilent pour laisser place aux comptes rendus.
Résonant car les revues foisonnent, au détour, historiques et reliées en bibliothèques, ou actuelles : dans les recensions bien sur où les Cahiers Artaud voisinent avec Recherches croisées Louis Aragon / Elsa Triolet, Salamandra, revue espagnole actuelle qui fait l’objet d’un compte rendu par ailleurs, Soapbox de Jean-Pierre Paraggio et, de manière inattendue, la revue Nunc, à propos de son numéro spécial consacré à Joë Bousquet ; et pensons aux Cahiers Benjamin Péret dès qu’apparaît le poète, ou la signature de Jérome Duwa, auteur et ami d’Ent’revues, ou aux Cahiers Laure dès que cette dernière est nommée.
Et les revues évoquées avec tel personnage, telle période, tel courant : le surréalisme est un creuset dont émanent bien des revues ; par ici nous croisons Le Grand Jeu, Acéphale, l’unique Cahier de Contre-attaque, les Cahiers de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Serpentina de Tilo Wenner, Salamandra op. cit., La Ligne de cœur de Julien Lanoë.
Informatif enfin car il indique la nouvelle adresse du siège de la revue qui regagne la ville, Orléans en l’occurrence, au 44, rue du Faubourg Saint-Jean.
Quant aux revenants… bonjour Richard Walter.
Yannick Kéravec