Il aura fallu cinq ans à Ent’revues pour repérer La Couleur des jours, indiscutablement revue. Ou alors est-ce parce qu’ils se présentent comme un journal ? qu’ils pratiquent la discrétion, cultivent la timidité (Claude P. aurait pu nous en aviser !) ?
C’est donc à la faveur de l’invitation au Livre sur les quais à Morges, à l’initiative de ProHelvetia (merci encore pour cet accueil, merci Aurélia, de ViceVersa littérature) que nous avons découvert cette publication au format tabloïd, organisée en quatre cahiers, exceptionnellement, pour cet anniversaire, le cinquième donc.
Le salon laissa peu de temps pour sa lecture, mais le cahier La Suisse de travers, récit de marche à travers toute la confédération, par Daniel de Roulet, faisait tout de suite penser à Rêver la Suisse. Et ce n’est qu’au retour que l’on s’avisa de la présence de Henri Calet, dont un article de 1953 paru dans Le Parisien libéré est ici republié (avant un recueil en octobre chez Héros Limite).
La Couleur des jours
s’intéresse au monde comme il va,
ici, là-bas et ailleurs, sans frontières.
Elle ne se présente pas comme une revue de voyages et pourtant, que de territoires parcourus.
Un parcours comme en spirale. Morges d’abord, évoqué dans le portrait de Louis Soutter le fameux (par Michel Layaz), de Morges à Lausanne, puis Genève. La Suisse donc dans ses grandes longueurs et parcours pédestre par Daniel de Roulet. Henri Calet nous transporte à Billancourt ; une carte dépliée par Corinne Desarzens et voilà tout le Lot-et-Garonne. De là, New-York, où l’on entend toutes les langues, y compris certaines promises à la disparition, vivier que nous présente Michel Bührer. Et de Saint-Pétersbourg aux stations botaniques de la Russie, qui conservent toutes (?) les plantes du monde, greniers où nous guide Edward E. Farmer.
Et de la danse, de la photo, des écrans aussi…