par Gérard-Georges Lemaire
2018, in La Revue des revues no 59
I 4 Soli [Les 4 Soleils] est une revue d’art italienne créée par le peintre turinois Adriano Parisot (1912-2004) et le chirurgien et collectionneur, Emanuele Micheli en 1954. Elle a connu certaine longévité avec ses 58 livraisons jusqu’en 1969. Son objectif a été de défendre l’art abstrait en Italie, en établissant des ponts avec l’étranger, en commençant par la France.
À une époque où le néoréalisme dominait dans la littérature, le théâtre et le cinéma, I 4 Soli a défendu un mode d’expression totalement différent. Avant sa fondation, il y avait eu le spatialisme autour de Lucio Fontana qui avait rédigé son Manifesto blanco en 1947, puis le MAC, né à Milan en 1948, et le Mouvement nucléaire, apparu dans cette même ville un an plus tard. L’originalité de cette revue est qu’elle a eu tout de suite une rédaction romaine avec le peintre Enrico Prampolini, une rédaction vénitienne avec Emilio Vedova et une autre encore à Paris avec Gino Severini.
Une grande partie des artistes abstraits de cette période y ont été représentés. Des critiques français y ont collaboré. La spécificité de la revue est double : européenne et ouverte à toutes les tendances, de l’art géométrique de Mario Radice aux calligraphies nerveuses de Georges Mathieu. Les expressions les plus novatrices et transgressives des jeunes créateurs y ont été défendues, comme celles de Tancredi, d’Yves Klein ou de Mario Merz.
Adriano Parisot and the I 4 Soli‘s years
I 4 Soli [The Four Suns] is an Italian art review created by a painter, born in Torino, Adriano Parisot (1912-2004) and a medical surgeon and collector Emanuele Micheti in 1954. It lasted a long time with its 58 issues till 1969. Its aim was to promote the abstract art in Italy, producing numerous links with foreign countries, mostly with France.
In a period when neo-realism dominated the litterature field, theater and film, I 4 Soli fought for a kind of expression entirely different. Related to its foundation, one can notice the Spatialist Movement of Lucio Fontana, who had written the Manifesto Blanco in 1947, the MAC (Movimento Arte Concreto), appeared in Milano in 1948, and il Movimento nucleare, born in this same town one year latter.
The originality of this periodical was to have immediatly could have been found in its editorial board in Roma with the painter Enrico Prampolini, in Venezia with Emilio Vedova and third part in Paris with Gino Severini.
A large part of the abstract artists of this period have been reviewed in this journal. French critics worked together with Italian critics. The distinctiveness of the journal is double : to be European first, and then to be aware of all artistic tendancies, from the geometrical art of Mario Radice to the nervous calligraphies of Georges Mathieu. The newest and more transgressive styles of the young creators have been promoted in its pages, like the works of Tancredi, Yves Klein or Mario Merz.