…cet automne. La revue fondée par Emmanuel Mounier se transforme pour l’occasion. Pour la forme, changement typographique et cure d’amincissement. Pour le fond, l’équipe d’Olivier Mongin et Marc-Olivier Padis est toujours aussi combattive et attentive à l’air du temps intellectuel. Deux récents numéros en témoignent. En mars-avril 2012, sous la houlette de Michaël Fœssel, un dossier pose la question : « Où en sont les philosophes ? » Parmi la douzaine de contributions signalons celle de Frédéric Worms qui réfléchit aux moyens de « rétablir les relations entre la philosophie et ses publics ». Stéphane Haber étudie de son côté le renouveau de la philosophie sociale tandis que Pierre Cassou-Noguès démonte « l’épouvantail de l’argument » brandi par la philosophie analytique. Le numéro d’août-septembre offre un excellent ensemble consacré à Simone Weil. Les textes présentés par Frédéric Worms se proposent d’étudier comment la philosophe fut contemporaine de son temps, de ses propres contemporains et de notre temps. Nadia Taïbi, Daniel Lindenberg, Robert Chenavier, Valérie Gérard ou Joël Janiaud se concentrent sur la vie et la pensée de l’auteur de L’Enracinement. D’autres tentent des comparaisons. Guy Samama apporte de nouvelles réflexions sur la relation entre Camus et Weil. Olivier Mongin s’attache à étudier la lecture que fit Blanchot de l’œuvre de la philosophe. Alice Holt propose de son côté une passionnante lecture parallèle de George Orwell et de Simone Weil « à la recherche du socialisme démocratique ».