Les Primaires

Qu’importe que le peuple gouverne, si c’est un peuple aveugle et borné ?
Le problème de la culture des masses domine tous les autres. En apprenant à lire, le peuple s’est formé un nouvel instrument d’esclavage ; il s’est assujetti à la presse servile des gouvernants. Le remède est dans le perfectionnement du savoir.
La bourgeoisie a ses revues, puissantes, fournies, argentées et dorées. Le peuple n’a pas encore la sienne : un organe sans exclusivisme doctrinaire, partisan mais non partial, intransigeant sur la question de la vérité.
Notre ambition est de servir de conscience au peuple, de guider et de renseigner sur toutes les activités de l’art et de la pensée humaine ceux qui n’ont que leur bagage primaire pour comprendre, et que leur salaire pour vivre.
Un pareil rôle ne s’improvise pas. Mais à travers les plus rudes difficultés, manquant d’argent, d’appuis et de collaborateurs, boycottés par les éditeurs et la grande presse, les Primaires ont fait leurs preuves, réussi à s’imposer et à imposer le respect.

Extrait de la charte des Primaires publiée dans la Mayenne laïque, no 1, janv. 1936, p. 3.
Aujourd’hui en ligne sur Gallica.fr.

Publié le 6 mai 2013