par André Chabin
1991, in La Revue des revues no 11
Le Moule à gaufres déjoue bientôt la surprise de son titre inattendu en brodant sérieusement et savamment sur ses significations : l’avant-propos « en guise de préface » convoque à la fois la nostalgie d’une sucrerie en voie de disparition, la gourmandise inextinguible de l’enfance et l’image des instruments de l’imprimeur. Il formule la promesse d’une revue qui « veut maintenir les deux fers de la création ouverts au maximum », affirme un « goût certain pour la radicalité » tout en souhaitant accueillir ensemble modernité et tradition, célébrités et inconnus. Le sommaire du premier numéro, « De l’équinoxe d’automne », se plaît ainsi à décliner la variété des formes et des écritures et à égrener la pyramide des âges et des notoriétés : Lue Estang et Nina Bouraoui, Thierry Metz et Jean-Marie Gleize, pour ne retenir que quelques noms, apportent leur contribution à une livraison très dense. Courtes proses et brèves suites poétiques sont soigneusement mises en pages sous une maquette sobre, presque austère, et un format inhabituel – la taille d’une gaufre.