par Maria Antonietta Tamburello
1993, in La Revue des revues no 16
Une centaine de pages, plusieurs rubriques pour contribuer à rendre plus féconde la rencontre du lecteur-spectateur avec la littérature théâtrale, critique incluse. Du théâtre, revue qui naît à un moment où la crise économique atteint tous les secteurs, se fait fort d’une conviction : « La nécessité d’une parole, d’un écrit d’auteur et surtout de l’impérieux besoin de laisser trace après l’éphémère des spectacles », comme le souligne dans l’éditorial du premier numéro Claire David, directrice de la rédaction.
Prête à accueillir dans ses pages « tous les écrivains (de qualité) », elle se donne comme but celui de « distraire », dans le sens le plus constructif du mot, puisque Du théâtre « veut stimuler les imaginations, fouetter la curiosité, révéler l’éclectisme des écritures et entraîner (le lecteur) vers la littérature ».
L’« Ouverture » (c’est le titre de la première rubrique) du no 1 est confiée à Georges Banu, qui dénote la maturité des temps pour la naissance d’un théâtre éthique.
Dans ce premier numéro, l’espace dévolu à Wiadyslaw Znorko (in « Portrait »), à Claude Bricage (in « Perspective »), à Georges Pitoeff (in « Histoire »), à côté des rubriques consacrées à l’actualité théâtrale (« Scènes »), aux « Découvertes », aux problématiques du théâtre à l’étranger (« Ailleurs »), aux créations pour les enfants (« Jeune public »), rendent manifestes les intentions éclectiques de la revue.
De très belles photos en noir et blanc, dues pour la plupart à Michel Jacquelin, illustrent quelques-uns des articles.
Dulcis in fundo, un inédit, clôt ce no 1. Dans la rubrique « Texte de », sous le titre « Il faut désacraliser l’auteur », on peut lire quelques lettres que Jean Genet écrivit en 1969 au metteur en scène Antoine Bourseiller. L’écrivain lui livre ses réflexions à propos de la propriété littéraire et expose sa conception du rapport à instaurer entre l’auteur et le créateur d’un spectacle afin que l’ouvre puisse être ouverte à tous.
La publication de cet inédit, est-ce un engagement pour les numéros à venir ? Est-ce une façon de déclarer les intentions de la revue ? Sans doute les deux à la fois car ce choix apparaît comme une confirmation du sens dans lequel Du théâtre veut parler de théâtre.