par Sandrine Samson
1994, in La Revue des revues no 17
L’Arabie, Arabie lointaine, terre fascinante, inspiratrice, lieu d’exil donne naissance à une nouvelle revue: Saba Arts – Littérature – Histoire – Arabie méridionale.
Le royaume de Saba : une réalité. Les découvertes archéologiques l’ont identifié. Mais Saba est longtemps resté un mythe. La recherche de la cité interdite de la reine de Saba en est une illustration.
La revue joue à la fois sur la réalité et sur le mythe. Certes, en s’appuyant sur des spécialistes de l’art, de l’histoire et des traditions populaires elle se veut scientifique, mais par la présence de textes littéraires, le mythe a sa place. De même, les thèmes choisis pour les premières parutions de Saba, « Parfums d’Arabie » pour le numéro 1 et « Senteurs et parfums du Yémen » pour le numéro à venir sont directement issus des images associées à l’Arabie.
Saba s’adresse à un large public. Les articles sont courts, illustrés par un ou deux documents iconographiques. L’ensemble de la revue est très soigné, bien documenté avec des outils utiles à la compréhension des articles (dans ce numéro : orientations bibliographiques, aides pour comprendre la transcription de la langue minéenne, indications sur les poids et mesures…), très agréable à lire.
Mais l’organisation de l’ensemble de la revue n’est pas claire, les articles se suivent parfois sans logique. Certains thèmes reviennent dans plusieurs articles comme les autels à encens, sans que cela apporte plus à la connaissance et avec parfois des redites.
Toutefois ces défauts inhérents aux choix de la revue (accessibilité au plus grand nombre à partir de données scientifiques), n’empêchent pas Saba d’atteindre son objectif : démontrer que l’Arabie pré-islamique a un passé glorieux. En s’appuyant sur les découvertes archéologiques et sur l’étude des inscriptions antiques, Saba recherche une connaissance du Sud de la péninsule arabique identique à celle du Nord (le travail des archéologues et historiens irakiens et iraniens est bien avancé), elle fait écho à la jeune recherche yéménite et notamment à Muhammad Abd ‘aI-Qâdir Bâfaqîh – qui a permis de rectifier des erreurs véhiculées par des savants européens – et à l’ensemble de la recherche de cette région.
Nous souhaitons à Saba de pouvoir trouver un public.