par Hélène Favard
1994, in La Revue des revues no 17
Revue littéraire qui propose un ensemble de textes rassemblés autour d’un thème, « Putréfactions » pour ce numéro 1, Ça s’écrit s’achève sur « les cahiers parisiens » où Caroline-Jane Williams montre, à travers des extraits de la correspondance de Rilke comment Paris fut un lieu de formation et d’accomplissement pour le poète.
« Cette revue n’aura jamais eu de commencement, elle n’aura donc pas de fin », Ça s’écrit se présente comme toujours déjà là. Elle n’existe en effet que pour matérialiser en ses pages « ce lieu d’émission du Verbe, cet ailleurs où ÇA S’ÉCRIT, en continu, tout seul » ainsi que l’annonce Jérôme Lhuillier dans le texte de présentation. Le « ça » s’entend donc comme l’expression d’une continuité qui place l’écriture sous le signe de l’intemporel mais aussi dans le sens de totalité. Ça s’écrit est également là pour prouver que tout s’écrit, si tant est que l’on accepte de se laisser posséder par l’écriture et de parier sur les mots ni avec nous, ni contre nous mais sans nous.
Ce numéro 1 traite donc de la putréfaction et convoque l’écriture dans son rôle d’exorciste « contre les sortilèges auxquels les choses s’emploient ». Les textes de Charles Baudelaire, Antonin Artaud, Rainer Maria Rilke côtoient ceux de Michel Onfray, Amélie Nothomb, André Miocque, juxtaposition de « très contemporains » et de « classiques » qui souligne cette idée de continuité, de flux ininterrompu de l’écrit que défend Ça s’écrit…