Drapé d’un noir profond piqué de dessins minutieux de chardons et autres insectes dus à Jérôme Delesne, le dernier numéro – déjà 23 – de Borborygmes déroule, comme à son habitude un sommaire où alternent courts récits et poèmes. 11 auteurs serrés en une soixantaine de pages : on retrouvera quelques fidèles de l’auto-proclamée plus petite revue du monde : Arthur Bidegain, Robin Czarniak… rares hommes dans un sommaire dominé par les femmes. La présentation des auteurs qui ferme le numéro compose en soi un univers poétique et inattendu : celui-ci se présente comme un « homme invisible », cet autre comme un « poète cosmique », et celle-ci comme « cuisinière foraine ». Petit jeu : restituer à chacun son texte dans Borborygmes. Vertu première de la revue menée par Julien Derôme : ne pas accrocher comme des médailles au sommaire de sa revue des noms d’auteurs connus, reconnus et archi-reconnus mais accueillir des écritures encore fraîches ou frêles, circulant souvent dans d’autres revues. Des tonalités très diverses se font entendre dans les choix plutôt classiques de la revue. Des voix au cœur des Borborygmes et puis le soin jaloux à éditer un objet impeccable…
André Chabin