Étoiles d’encre : « Le désir de légèreté serait-il le désir d’âme » – Fawsia Assaad

 

Heureuse idée de consacrer, en ces temps de plomb, une revue à la « légèreté ».  S’y emploie le dernier numéro d’Étoiles d’encre. Mais soyons honnête, le substantif chute sur un point d’interrogation : il faut donc entendre « légèreté ? ». C’est que la légèreté n’est jamais gagnée d’avance, qu’elle est suivie comme son ombre par la pesanteur du corps, de l’esprit. Elle est désir, elle est conquête. « L’insupportable légèreté de l’être » porte l’envol comme la disparition, la liberté comme le désamour. Nonobstant, à la jointure du monde : « j’irai danser sur les plages blondes » (Marie Malaspina). Maïssa Bey : « et dans le tremblement de ce qui point dans ces lointains, mirage ou miroitements, je suis là et je pénètre au cœur du temps. Légère ! ». Miroitements, donc, au fil des nombreux textes de cette livraison toute entière tissée de voix de femmes. Femme aussi l’artiste invitée : la photographe Elen Usdin longuement interrogée sur son travail et dont les œuvres émaillent idéalement ce numéro. Femmes légères, souples, nues, fardées, créatures surréelles, provocantes, travesties, mystérieuses… « Surtout s’amuser avec les choses comme dans une cour de récré. S’amuser à détourner ce qui m’entoure car en fait, la réalité n’est pas très drôle. » dit-elle. La légèreté comme une ruse.

 

Frédéric Repelli

 

Pour prolonger la découverte du travail d’Elen Usdin : http://www.eleneusdin.com