La littérature américaine ensemençait généreusement le terroir provençal de Giono : le numéro 7 (2013-2014) de la Revue Giono en témoigne d’abondance. Dans la bibliothèque de l’auteur du Hussard sur le toit pas moins de 190 ouvrages d’auteurs américains sont recensés. Faulkner y tient une place de choix – plus de 30 titres : Jacques Mény qui anime la revue, propose, en suivant, une étude « Giono lecteur de Faulkner ». Une étude de réception et deux approches critiques reviennent sur la traduction de Moby Dick dont l’auteur de Pour saluer Melville fut l’un des artisans. On lira à travers la correspondance échangée (23 lettres de 1945 à 1949) avec Henri Miller l’admiration de l’auteur de Tropique du Cancer pour l’ami qu’il n’a cependant jamais rencontré. « Pour moi, lui écrit-il en 1945, c’est un mystère complet que vos livres n’ont pas gagné le public américain » : et cela malgré 18 de ses livres traduits en anglais (article de Danièle Thevenin) et un bel accueil critique (article de Floryse Atindoghe). Peut-être faudra-t-il attendre l’essai que projette d’écrire Edmund White longuement interrogé par Jacques Mény et confessant que Giono est un de ses auteurs favoris pour que l’auteur des Grands chemins retrouve fortune sur les terres de Walt Whitman : « Je crois que le Pan américain est en train de me prendre dans ses bras ».
Frédéric Repelli