S’il fallait tirer un fil dans le dernier numéro de Patchwork, on dirait : poésie. Très présente, elle s’offre sous des dehors divers : épicée et fantaisiste avec Arnaud Viviant dont on ne savait point la muse, urbaine et vagabonde dans les moments croqués par le regard de Goulven Le Brech, lyrique, existentielle (Thierry Cazals, Michel Jourdan, Pierre Lepère). Patchwork donc – aux maintes nuances– au cœur du patchwork composé par Anthony Dufraisse qui déploie bien d’autres motifs : un extrait du journal de Leïla Sebbar comme autant de petits cailloux semé au gré des lieux, la passion–Stendhal de François Kasbi, des fictions brèves de Jean Pézennec et Nordine Haddad… « Mais de quelle étrange totalité s’agit-il là ? » écrit à propos des revues Jérôme Duwa dans son beau texte repris du site d’Ent’revues sous un titre hélas amputé : (revues) ∞. Une des réponses court de page en page dans Patchwork: cette totalité déroule le bon plaisir de celui qui l’agence, avec le souhait ici exaucé que le lecteur le partage et en redemande.
Vincent Dunois