Capiteuse simplicité de FPM, sensualité : le grain du papier, une typographie élancée, fluette, comme tendre, et le blanc autour, un semis de gravures (Jacques Cauda dans ce numéro 14), une généreuse brassée de textes (poèmes, proses) à peine séparés/reliés par leur inscription dans une rubrique (« Libres courts », « Braquages », « De long en large »…}. 34 auteurs pour guère plus de pages. 34 auteurs pour guère plus d’un poème ou d’une prose chacun. « Rencontrer l’autre, c’est se soulever tout à fait » écrit Jean-Claude Goiri le concepteur du Festival permanent des mots (« Tel untel Tu passes »). Et l’autre est prochain dans cette mise en page où un souffle à peine espace un texte de l’autre ; et l’autre est aussi dans la multiplicité des formes et des tons tressés au fil des pages. Éric Dubois, Muriel Modély, Diana Varela Punal, Christophe Sanchez, Philippe Jaffeux, Muriel Compère Demarcy, Jacques Sicard, Patrick Le Divenah, ou encore les peurs qui ricochent d’Hervé Jamin, de Thierry Radière à Christophe Siébert comptent parmi les voix de ce festival de printemps ou encore celle de Nolwenn Euzen : « C’est difficile d’abandonner les mots qui trainent dans les non-lieux, les marges, les zones à l’écart, les voies de garage, les gares de triages, les chantiers désaffectés, les friches. Difficile de les entendre. Pourtant il suffit de quelques pas en dehors pour se sentir emmené par eux là où le temps réussit plus lentement, ou ne réussit presque plus, est parti réussir ailleurs. » Le FPM*, un ailleurs immédiat.
Marc Norget
*La revue ne coûte que 8 euros elle les vaut largement : elle a vraiment besoin de lecteurs nouveaux ou fidèles pour continuer son travail. On peut la commander et mieux encore s’y abonner auprès des éditions Tarmac.