Auparavant, c’était un bulletin réservé aux adhérents. Depuis 1978, la Société des Lecteurs de Jean Paulhan donnait chaque année compte-rendu de son assemblée générale, recensait avec bonheur et précision les recherches, publications et projets qui s’effectuaient autour de Paulhan. Chacun pouvait en prendre connaissance en consultant sur internet le site de la SLJP.
Depuis 2013, ce bulletin s’est considérablement enrichi et apparaît désormais sous le titre Jean Paulhan et ses environs. 200 exemplaires sont édités, distribués et vendus au prix coûtant (15 euros) à partir du site des éditions Claire Paulhan. En sus de ses précieux comptes-rendus annuels, la lettre de la SJLP comporte un dossier d’une centaine de pages qui rassemble divers documents, manuscrits, images et entretiens à propos d’une thématique de l’oeuvre de Jean Paulhan. La première livraison – épuisée, mais disponible sur le site de la SLJP – évoquait les Hain-Teny. Le deuxième bulletin de cette nouvelle série, n° double 3-4, donnait à lire un long et passionnant entretien de Pierre Paulhan, le fils aîné de Jean, avec Claire Paulhan; la troisième parution traitait de la « Grande guerre » de 1914-1918.
Préfacé par Bernard Baillaud, le cinquième bulletin s’intitule « Jean Paulhan jugé par ses pairs ». C’est la transcription d’une série d’entretiens réalisés en 1973 et 1974 pour la télévision par Jean-Claude Zylberstein qui fut avec Pierre Oster le maître d’oeuvre de l’édition chez Tchou des Oeuvres complètes de J.Paulhan. Zylberstein s’était rendu à Cerisy avec une équipe d’Antenne 2. afin d’interroger les protagonistes d’un colloque, d’autres personnes avaient été interviewées dans leur domicile. Une première fournée paraît dans ce bulletin, le n°6 de la SLJP complètera. On trouve ici réunies les contributions de Claude Tchou, Pierre Oster, Jannick Jossin, André Dhôtel, René Etiemble, Yves Berger, Bernard de Fallois, Claude Gallimard, Dominique de Roux , Denis Roche, Christian Giudicelli, Janine Etiemble et Dominique Aury. Cette dernière signale que Paulhan considérait l’un de ses interlocuteurs comme « un abominable gredin : il n’observe pas la règle des subjonctifs ! ».
Reste à lire les annonces de l’immense travail qui se continue autour de Paulhan. On apprend que sont en instance de parution les correspondances croisées de Paulhan avec Artaud, Breton et Fénéon. En voie d’achèvement, les correspondances avec Armand Robin, Jules Supervielle et Henri Thomas. Sont au réfrigérateur chez Gallimard les lettres d’Henri Pourrat et de Jean Fautrier, depuis belle lurette dûment annotées. Un recueil des lettres de Maurice Blanchot est en préparation, les courriers de Paulhan n’y figureront pas. Enfin, et c’est profonde misère, les ayants droit de Joë Bousquet et de Georges Navel bloquent les possibilités d’édition.
Alain Paire