La gueule du Tigre de septembre s’ouvre sur un effrayant portfolio de photographies signées Dougie Wallace d’enterrements de vies de célibataires : on a envie de croire que ces personnages pitoyables ne peuvent être qu’anglo-saxons (en dérive au Mexique ?) ! Par bonheur, juste après on retrouve avec plaisir l’humour grimaçant d’Éric Chevillard (« puis je fus prié de quitter la chambre de la maternité où j’avais vu le jour et dès lors je ne fis qu’errer »). Ce numéro 33 enchaîne les jeux, les fausses pubs, les enquêtes, chroniques qui font le lecteur d’un Tigre qui « s’il peut souffrir la mélancolie quand elle est élégante, ne supporte pas l’ennui. ». Xavier de la Porte qui, plus haut, dans cette même chronique s’interroge « Mais pourquoi diable Laetitia Bianchi et Raphaël Melz partent-ils vivre au Mexique ? Quelle est la raison profonde ? […] Et si c’était pour que nous autres, collaboratrices et collaborateurs du Tigre nous nous émancipions ? » Ce Tigre nous donne congé en 4e avec son habituel conjugaison fantaisiste. Cette fois, le verbe imaginaire est « maintenir ou jamais ». Xavier de la Porte trouvera peut-être la réponse dans la forme du participe présent.
André Chabin