Parages de Claude Vigée

 

À point nommé : le numéro 5 de Peut-être, éditée par l’association des amis de l’œuvre de Claude Vigée paraît alors que le poète s’est vu enfin décerné le Grand Prix national de poésie au titre de l’année 2013 remis dans les premiers jours de décembre. Coutumière abondance de biens dans cette livraison : l’œuvre et la pensée de Vigée agissent comme un aimant, elles s’amplifient de la  manière des autres artistes, penseurs et poètes surtout. Non, Vigée n’est pas seul dans la revue : certes des poèmes de lui, des analyses sur son travail mais au fil des presque 300 pages un ensemble sur « la création » en onze mouvements, une centaine de pages de poésie servie par près de 20 poètes, dont de nombreuses traductions (Robert Graves, Wilfred Owen, Isaac Rosenberg, Dylan Thomas…). Beaucoup d’autres chemins pour sillonner la revue : Meschonnic bien souvent emprunté dans ces pages, celui-ci encore nommé Rem, et son univers « fantastico-scientifique »,  dont quelques gravures sont reproduites ou cet autre, Louis-Albert Demangeon, bien oublié aujourd’hui, dont une toile orne la couverture de la revue : autoportrait au regard intense, mi-interrogateur, mi-stupéfait. Anne Mounic, véritable architecte de la revue,  fait de l’œuvre de Claude Vigée, une maison ouverte, toute bruissante d’échos et de ferveur.

 

Marc Norget