Légèrement décentré, le titre, caractère bâton affirmé, bleu tendre sur un gris pâle : fraîcheur. Rehauts s’offre une légère mue de printemps, réaffirmant la sobre et constante élégance de la revue d’Hélène Durdilly. Dans le sommaire de ce numéro 35 se recompose une partie de la communauté d’écrivains que la revue aime à suivre (Étienne Faure, Daniel Cabanis, Sereine Berlottier…). Ou encore cet autre « pensionnaire » de Rehauts, Philippe Boutibonnes qui donne une longue analyse des dessins – visages pour l’essentiel dont quelques-uns ici reproduits – de Sarah Kofmann. Autres femmes remarquables : avec, de montagne et de roche, les poèmes crénelés de Fabienne Raphoz ; Cécile Mainardi pour une série de poèmes réjouissants en forme d’œuf : « Des poèmes à la coque » ; ou encore en ouverture du numéro l’américaine Carol Snow pour des poèmes que la peinture (Cézanne, Matisse, Bacon) conjugue. Art partout dans Rehauts : au cœur de la livraison, la superbe série de dessins de Claude Hassan, dont le trait lourd mais sensible, essentiel fait surgir des formes (figures, objets ?) comme en instance d’incarnation ou comme reliques de leur passages…
Dernière femme pour un long et magnifique poème : « Mère/ demain/ tu meurs/ Quarante ans/et tu recommences déjà/ Cœur s’arrête tous les quinze janvier ». Jean-Louis Giovannoni à sa mère morte le 15 janvier 1974. « Ta main – où est ta main »
Frédéric Repelli