Naissance en 1933, mort en 1962 (enlèvement par l’OAS et disparition) : deux dates qui enferment la trajectoire météorique de René Sintès. Né à Alger d’un père français d’origine algérienne et d’une mère d’origine berbère, il fut un peintre fut très tôt reconnu : sa première exposition personnelle à la galerie Comte-Trachant eut lieu en 1958. La revue Algérie Littérature/Action lui consacre une grande partie de son dernier numéro. En introduction, Michel-Georges Bernard retrace le parcours de René Sintès, ses amitiés, sa trajectoire de peintre depuis son inscription dans le courant paysagiste ( « l’école d’Alger ») jusqu’à une forme d’abstraction qui n’abolit cependant pas complètement la figure. Palette chaude, riche texture, mosaïque vibrante d’un maître de la couleur (dans la proximité de Manessier, Bazaine, Estève ou Poliakoff) qu’en quelques reproductions la revue nous permet de retrouver. Et plus sûrement encore de découvrir : beau travail que ce numéro qui permet de rendre ces vibrations à cet artiste méconnu.
Le reste du numéro est dédié à Mouloud Feraoun dont 2013 marque le centenaire de la naissance.
Vingt ans les séparaient. Sintès, Feraoun se sont croisés souvent, ont partagé les mêmes amitiés, mais au-delà ce qui les relie écrit Marie Virolle dans sa préface, c’est « la recherche d’une vérité approfondie, ‘ l’or du temps’ que nul prédateur ne pourra jamais atteindre. »
Frédéric Repelli