Il était l’ami de Giono, d’Hartung, de Mario Prassinos. Son œuvre assez brève (une dizaine de romans, des contes et nouvelles) fut saluée par Max Jacob, Cendrars, Marie Mauron, Joseph Delteil, Guéhenno… Un de ses romans, Bagarres fut adapté au cinéma par Henri Calef en 1948 avec Maria Casares, Roger Pigaut, Jean Vilar, Jean Murat, Orane Demazis. Faut-il sentir dans ce nom un parfum de Provence ? Une Provence si chère à cet écrivain dont le nom s’est effacé avec le temps : Jean Proal (1904-1969).
N’est-ce pas là la fonction première d’une société d’amis : faire revenir dans la lumière un auteur, une œuvre que l’oubli, l’indifférence ont fini par obscurcir ? Depuis 2007, sous la houlette d’Anne-Marie Vidal, c’est la mission que se donne le Bulletin de l’association des amis de Jean Proal. Bulletin : le terme est trop modeste pour une revue joliment tournée sur son papier bistre. D’abord, mis en perspective avec soin, faire circuler des textes inédits ou rares: des nouvelles, ses premiers écrits publiés dans la revue Le Feu (bulletin n° 5), un carnet de route (un journal/carnet de travail, bulletin n° 4), sa correspondance avec Giono (n° 6)…
Ainsi, à partir du numéro 1 (ouvert sur un autoportrait en jeune homme) proposant toutes les clés biographiques et ouvrant les portes de la compréhension de l’œuvre, on pourra découvrir un écrivain amoureux de la Provence, entre montagne et Camargue, une œuvre où la nature et l’homme battent d’un même cœur (et sous les mêmes orages). L’association publiera bientôt son numéro 8. Souhaitons-lui que le travail fervent qu’elle mène produira prochainement ses premiers fruits : retrouver dans les rayons d’une librairie quelques-uns des livres de Jean Proal.
» Une vision: l’amandier en fleurs au dernier tournant sur la plaine, à la descente des champs de neige du Ventoux.
J’ai toujours mis mon espoir dans la terre. La sève qui s’élabore sous la terre glacée et qui va monter, se ruer à travers les troncs et les branches. Ça donne espoir »(Carnet, 31 décembre 1935)
En octobre 2013, les Presses universitaires d’Artois ont publié Jean Proal, créateur d’humanité, des études réunies par Fanny Déchanet-Platz.