Comment une médiathèque peut-elle se faire l’écho du bouillonnement du monde des périodiques aujourd’hui ? Comment peut-elle déjouer les contraintes administratives et financières pour innover dans sa politique d’offre de périodiques ? Comment peut-elle avec des moyens très limités – disons 100 euros par mois – faire découvrir revues et magazines de qualité à ses usagers ? Comment satisfaire le plus grand nombre et dans le même temps proposer une initiation à des formes plus exigeantes, alliant création et réflexion ? A toutes ces questions, la médiathèque de Châtenay-Malabry a trouvé une réponse originale, participative, dynamique et couronnée de succès : nourrir chaque mois un kiosque qui propose à côté de magazines grand public et pour tout public, de titres de presse étrangère souvent exigeants, des mooks nombreux (décidément objets de séduction, antichambres vers des lectures au long cours – titre de l’un d’entre eux) et des revues, animaux si rares dans les espaces dédiés à la lecture publique. Certes, celles-ci restent minoritaires dans l’éventail des propositions mais les élues (Le Tigre comme Cassandre ou Le Débat) multiplient leurs chances d’être, à leur tour, découvertes, lues et pourquoi pas adoptées.
Nous avons demandé aux initiatrices de ce kiosque, Eléna Da Rui, conservateur de la médiathèque et Aurélie Hollande, chargée du projet, de nous faire le récit de son aventure : ce qui l’a motivé, les moyens de sa mise en œuvre, les réactions du public et son avenir.
Le texte qu’on va lire est porté par un bel enthousiasme : on le voudrait communicatif.