Ne pas manquer de souffle !

Le vent souffle. L’avion virevolte. Il parcourt l’espace et le temps, pour terminer sa course dans nos mains. Papier machine est une revue dans l’air du temps.

Depuis quatre ans, elle propose l’expérience d’un mot à chaque numéro. Décortiqué, trituré et étudié le temps d’un numéro, il offre aux lecteurs des expériences singulières. Il est un brouillon organisé. Les articles laissent toujours une part à l’interprétation, à l’interaction avec le lecteur. Papier Machine est une invitation. Une invitation à la découverte. Chaque lecteur s’approprie le mot « souffle ». Ils sont davantage des participants et c’est de cette manière qu’ils élaborent la revue.

Le principe en est simple : le mot choisi est un concept que les artistes convoqués spécialement pour le numéro explorent comme ils le souhaitent. Écrivains, poètes, plasticiens, journalistes, architectes, scientifiques s’expriment avec une liberté de ton, une spontanéité propre au format de la revue. Il faut dépasser l’accroche « Qui ne dit mot consent » pour, justement, dire ce qu’ils pensent. Finalement, le mot n’est qu’un prétexte pour démarrer le discours, l’expérience, la discussion avec le lecteur.

La revue belge ne manque pas d’air. Au commencement de tout être vivant, il y a le souffle. « Souffle » est un premier numéro, une amorce, un début de vie. Par le souffle, la revue naît. Elle devient vivante, organique. Elle est la première d’une série en plein développement. C’est le début d’une nouvelle ère, d’une ouverture sur la suite et sur le monde. Mais comment ressentir le souffle ? Qu’est-ce que le souffle ? Il n’y a pas de bonne réponse. Mouvement invisible, il peut sortir de notre bouche, mais pas seulement. C’est aussi un murmure, la bouche le prononçant ne se clôt pas à sa prononciation. Nous sommes invités à l’expérience, à vivre la polysémie du souffle. Le souffle, c’est la vie ; de la naissance à la mort. Il donne naissance à d’autres éléments, découlant du mot initial. Le souffle, peut donc être une histoire, des photographies, un témoignages, un objet, une expérience scientifique, un dessin.
On y croise des histoires à propos du souffle de vie ou du souffle qui manque. Le sommaire lui-même subit les effets du souffle.

La revue s’adresse à tous. Son thème universel permet à chacun de s’y retrouver. C’est la raison pour laquelle lire cette revue est agréable ; chaque page propose une plongée intellectualisée dans l’univers du souffle pour en avoir une vision plus large une fois la lecture de la revue achevée.

L’objet parle également dans sa forme : un petit format, léger et blanc, discret et doux. D’ailleurs, la rédaction s’attache à inviter un graphiste différent à chaque nouveau numéro pour lui donner une diversité de mise en forme d’autant plus intéressante.
Rien dans la mise en page n’est laissé au hasard. Finalement, lire Papier machine c’est prendre une grande bouffée d’air.

 

Léa Dutarte, Margot Pouquet, Charlotte Crépin.