par Fanny Lorent
2016, in La Revue des revues no 56
À l’heure où tout le monde fait le constat d’un déclin de la théorie littéraire, il n’est pas inutile de se pencher sur la revue Poétique, dite de « théorie et d’analyse littéraire », née en 1970, dans le sillage de Mai 68 et de l’académisation de la pensée structuraliste. Organe phare de la recherche de pointe en littérature pendant plusieurs décennies, elle doit aujourd’hui renégocier sa place en tenant compte des différents « retours » (de l’auteur, de l’histoire, du contenu, etc.) que nous connaissons – ce qui lui vaut son lot de critiques, notamment d’Antoine Compagnon qui juge que Poétique « persévère » et « publie pour l’essentiel des exercices d’épigones ».
Le but de cet article n’est pas de faire mentir ces reproches, mais, plus modestement, de donner à lire la trajectoire d’une revue dont l’influence sur le champ littéraire perdure, et dont on gagne à (re)découvrir les débuts et le cheminement.
The Review Poétique [Poetics]
In a time when everyone can perceive a decline of literary theory, it may be useful to examine the review Poétique, described as concerned with “literary theory and analysis”, born in 1970, in the aftermath of 1968 and the academic appropriation of structuralism. The main organ of advanced research in literature for several decades, this periodical must now renegotiate its place while taking into account the various “returns” (of the author, of history, of the content, etc.) that we have experienced – which have made it the target of criticism, in particular by Antoine Compagnon who considers that Poétique “perseverates” and “publishes essentially exercises of epigones”.
The purpose of this column is not to prove these reproaches wrong, but more humbly to show the trajectory of a review the influence of which on the literary field continues and the beginnings and development of which is well worth (re)discovering.