par François Albera
2022, in La Revue des revues no 67
À la faveur d’un entretien, François Albera retrace la genèse de la revue 1895 Revue d’Histoire du Cinéma dont il est rédacteur en chef : il en détaille les évolutions depuis le numéro 0 en 1985, porté par l’Association française pour l’histoire du cinéma. Il souligne son difficile chemin vers la reconnaissance universitaire et éditoriale tout en l’inscrivant plus largement dans les mues de l’écriture de l’histoire du cinéma au niveau mondial. Il met en lumière la variété des recherches sur les différentes facettes du médium cinéma dont de nombreux aspects – filmiques et non-filmiques – restent à étudier, études dont les bornes temporelles ne cessent d’être repoussées. Interrogé sur la cinéphilie aujourd’hui, Albera constate ses déplacements vers une pratique de « niches » patrimoniales, nostalgiques, teintées d’érudition et constate combien place de la critique de cinéma s’est érodée dans les journaux et les revues généralistes en même temps que les revues de cinéma périclitent.
1895: cinema, “a world-story”
In this interview, François Albera retraces the genesis of the review 1895 Revue d’Histoire du Cinéma, of which he is editor-in-chief. He details the developments since its issue 0 of 1985, carried by the French Association for the history of cinema. He underlines its difficult path towards academic and editorial recognition, within the background of changing ways the history of cinema was being written about throughout the world. He highlights the variety of research on the different facets of the cinema medium, many aspects of which – film and non-film – remain to be studied. He shows how the time limits of these studies are constantly being pushed back. Asked about the state of cinephilia today, Albera observes its evolution towards a practice of heritage, nostalgic, tinged “niches” of erudition and observes how much the place film criticism used to enjoy has eroded in both newspapers and generalist magazines whilst the latter are declining.