par David Christoffel
2020, in La Revue des revues no 63
Entre celles où il publié et celles qu’il participa à créer, l’activité du poète Christophe Tarkos (1963-2004) en revues fut intense. Si on peut lire dans cette production abondante – une cinquantaine de revues aux engagements très contrastés – une part de stratégie de reconnaissance, une volonté d’exister sur la scène littéraire, il y avait moins chez Tarkos le désir de s’intégrer à un groupe, de se reconnaître dans une école qu’un plaisir de produire, de s’agréger pour un temps, d’éprouver dans la multiplicité de ces déplacements un bénéfice poétique nécessaire. Dans la circulation infinie d’une revue à l’autre, d’une revue ou d’une lecture à un livre, Tarkos n’eut de cesse de déjouer l’opposition « entre la poésie qui se fait dans la bouche et la poésie qui se fait dans la page ».
Christophe Tarkos and his revues
Between the literary revues he published and those he was involved in setting up, the publishing activities of the poet Christophe Tarkos (1963-2004) were intense. Whilst one might read this abundant productivity – fifty or so revues with various degrees of commitment – as a strategy of recognition, a desire to exist in the literary sphere, for Tarkos it was not so much a desire to belong to a group, to see himself as part of a school, as the pleasure of producing, of belonging to something, of experiencing the multiplicity of these different shifts as a vital element of his poetic work. In the infinite circulation between different revues, between a revue or a reading or a book, Tarkos was always trying to unravel the opposition “between poetry that is created orally and poetry that is created on page.”
