par Jacques Damade
2018, in La Revue des revues no 59
Ce qui frappe le lecteur en feuilletant les derniers numéros de L’Arbalète, c’est la splendeur de la revue fondée en février 1940 par Marc Barbezat, : le bouffant du papier, la sobre élégance de la mise en pages, la typographie en majesté, « la passion du Garamond ». C’est avec une presse à bras que Barbezat confectionnera lui-même les premiers numéros de sa revue qui était loin en ses débuts de la beauté qu’elle atteindra. Ses modestes tirages dédaignant les autorisations administratives de l’Occupation lui permettent une liberté souveraine, de l’audace dans le choix des écrivains, français (Aragon, Éluard, Jean Wahl) ou étrangers (Lorca, Kafka) qu’elle publie. Un héritage plus tard, un imprimeur expert, Audin, permettent enfin à Barbezat de produire, à partir de son numéro 8, L’Arbalète tel qu’il la rêve et ainsi jusqu’à sa treizième et ultime livraison, en passant par le mythique numéro 9 (1944) consacré à la littérature américaine.
[The Crossbow], [Letter Tree]
What strikes the reader while leafing through the latest issues of L’Arbalète [the crossbow] is the splendor of the magazine founded in February 1940 by Marc Barbezat: the paper’s bouffant, the sober elegance of the layout, the typography in majesty , « The passion of Garamond ». It was with a hand press that Barbezat himself made the first issues of his magazine, which was far from its beginnings in the beauty it will reach. His modest prints disdaining the administrative authorizations of the occupation allow him a sovereign freedom, daring in the choice of writers, French (Aragon, Éluard, Jean Wahl) or foreign (Lorca, Kafka) he publishes. An inheritance later, an expert printer, Audin, finally allow Barbezat to produce, from his issue no 8, L’Arbalète as he dreams and so until his thirteenth and ultimate delivery, through the mythical issue 9 (1944) devoted to American literature.