par Magali Nachtergael
2022, in La Revue des revues no 67
Les engagements politiques et esthétiques de Barthes apparaissent de façon manifeste dans ses publications en revue bien plus que dans ses ouvrages. En retraçant ses relations avec certaines revues moins connues qu’Esprit, Critique ou Tel Quel, on découvre l’autre face de Barthes : engagé dans la critique marxiste au sein du comité d’Arguments, avec Edgar Morin, porté par un idéal de rassemblement intellectuel européen avec La Revue internationale de Maurice Blanchot et enfin, attentif et lui-même acteur des avant-gardes plastiques à partir de sa publication « La Mort de l’auteur » dans Aspen (1967). Ces petites revues engagent l’écriture et la pensée de Barthes dans des dialogues à la marge des grands pôles d’attention (éditions du Seuil, EHESS, puis Collège de France) et témoignent de sa situation privilégiée dans la construction d’une esthétique alternative voire de contre-cultures littéraires et visuelles (Phantomas, Manteia, Wunderblock, L’Humidité, Ça cinéma, Gulliver, Artpress ou Zoom).
Roland Barthes and small periodicals: from publication to exhibition.
Barthes’ political and aesthetic commitments are much more visible in his periodical publications than in his books. By tracing his relationship with some reviews less well-known than Esprit, Critique or Tel Quel, we discover the more obscure side of Barthes: committed, alongside Edgar Morin, to Marxist criticism within the Arguments editorial board, carried by an ideal of European intellectual unity with Maurice Blanchot’s La Revue internationale and finally, attentive to and even himself an actor of the plastic avant-gardes following his publication “La Mort de l’auteur” in Aspen (1967). These smaller periodicals engage Barthes’s writing and thought in dialogues on the fringe of the major centres of attention (the Editions du Seuil, the EHESS and later the Collège de France), and they testify to his privileged position in the construction of an alternative aesthetics, or even literary and visual countercultures (Phantomas, Manteia, Wunderblock, L’Humidité, Ça cinéma, Gulliver, Artpress and Zoom).