La revue Europe fête ses 100 ans
À cette occasion se tient un colloque organisé par Marc Crépon, Jean Lacoste, Martine Liégeois, Jean-Baptiste Para et Mario Ranieri Martinotti
les 26, 27 et 28 janvier 2023
École normale supérieure,
salle Dussane (45, rue d’Ulm) & salle Favard (46, rue d’Ulm)
Consultez le programme détaillé
À découvrir simultanément, une exposition
« Europe, 1923-2023 : une revue engagée et ouverte sur le monde »
Bibliothèque Ulm-LSH
45 rue d’Ulm,
75005 Paris
Horaires :
Du 9 janvier au 28 février 2023
Du lundi au vendredi 9h-20h
Le samedi 9h-19h
Europe est bien plus qu’un mythe. C’est un siècle d’encre et de papier où critique et création s’entremêlent sans cesse. Cent ans de thèmes, d’essais, de chroniques culturelles, de prose et de poésie. Plus encore, Europe, revue littéraire mensuelle, ce sont des hommes et des femmes qui se sont passés plume et flambeau de 1923 à aujourd’hui.
Les revues ne sont un objet de recherche que depuis les années 70. La sociologie de la littérature, l’histoire du livre, l’histoire culturelle ont exploré leur position dans le champ littéraire, leur matérialité et leurs stratégies éditoriales. Les cent ans d’Europe sont l’occasion, dans le sillage des colloques du centenaire de la N.R.F. (2009) et de celui sur Les Temps modernes (2021), de poursuivre ce vaste chantier.
L’une des spécificités d’Europe est la mise en exergue des littératures de toutes langues et cultures. Il s’agira là d’un premier axe du colloque intitulé « Le monde vu d’Europe ». Le deuxième axe, « Guerres et paix vus d’Europe », rendra compte de la façon dont la revue prit parti à l’égard de la Grande Guerre, de la guerre du Rif, contre les fascismes, en faveur des républicains espagnols, puis des décolonisations… Le troisième axe, « La lutte des Lettres », interrogera le rôle d’Europe dans la diffusion d’une littérature dont les formes d’engagement n’obèrent pas l’espace polyphonique de création et de pensée. Comment Europe mobilise-t-elle le canon ? Comment critique-t-elle et oriente-t-elle les productions culturelles ? Comment ses animateurs réagissent-ils à l’événement ? Le dernier axe traitera des « Voix d’Europe », en commençant par celles qui en ont aiguillé la direction (Rolland, Arcos, Guéhenno, Bloch, Cassou, Aragon, Abraham, etc.), sans oublier les auteurs dont la présence fut significative (Vildrac, Soupault, Tzara, Morhange, Meschonnic, Dobzynski…). Quel rôle ont-ils joué dans le parcours de la revue ? Comment les situer vis-à-vis d’institutions tels que l’Abbaye de Créteil, les décades de Pontigny, le monde universitaire, ainsi qu’au regard d’événements historiques saillants ? Quels ont été les synergies et les conflits au sein de la revue ?
Ces quatre axes permettront de prendre la mesure, dans toutes ses dimensions esthétiques, idéologiques et historiques, de la politique de la littérature d’Europe.