Le samedi 29 septembre, le laboratoire Sophiapol de l’Université Paris-Nanterre, en association avec Ent’revues et l’IMEC, organise une journée d’étude internationale consacrée à la revue Libre.
Comment comprendre l’expérience – intellectuelle, politique, humaine – d’une revue comme Libre, et restituer l’extrême singularité des textes qui en composent les numéros entre 1977 et 1980 ? Il y avait sans doute bien des manières de procéder, que la journée d’étude internationale du 29 septembre 2018 a volontairement choisi d’affronter simultanément.
Parler de Libre, c’était bien entendu situer la revue dans la généalogie des revues (et des collectifs) dont Claude Lefort fut l’un des initiateurs – on pense à Socialisme ou Barbarie, à Textures, à Passé-présent –, et interroger Lefort comme « homme de revues » et de projets collectifs là où d’autres furent davantage des hommes de livres et d’itinéraires individuels. Cela signifiait aussi, plus largement, tenter de dire ce que l’histoire intellectuelle française du XXe siècle doit à la forme-revue, et comment cette dernière a représenté l’un des lieux essentiels où se formulaient les questions et se fabriquait la pensée. Mais il fallait aussi rendre compte de la spécificité de Libre en tant que telle : l’étonnante (et parfois difficile) variété de ses contributeurs – non seulement Lefort et Castoriadis, mais Abensour et Clastres, Pomian et Rittersporn, Lizot et Gil, Gauchet et Manent, Swain et Baczko, Thompson et Sahlins, Adler et Goulemot, Dumont et Manin – ; il fallait analyser son attachement à tisser, à partir de la politique, de l’anthropologie et de la philosophie, un rapport inédit au présent ; il fallait enfin faire réémerger un moment complexe (la fin des années 1970) et une entreprise dont l’effacement ne cesse de poser problème – puisque, rappelons-le, la revue est aujourd’hui presque introuvable. Qu’avons-nous à apprendre de Libre, nous qui nous en souvenons encore ?
Bâtiment Pierre Grappin (bât. B.), salle des conférences.
Programme détaillé de la journée du samedi 29 septembre :
Matin :
9h30-10h20 :
François Bordes (IMEC) et André Chabin (ancien directeur d’Ent’revues, rédacteur en chef de La Revue des revues) : « La revue, piazza universale et laboratoire de la pensée critique »
10h20-10h45 : discussion
10h45-11h25 :
Nicolas Poirier (Sophiapol) :« Dépasser ou assumer la division sociale ? Castoriadis et Lefort face à la révolution hongroise »
11h25-11h40 : discussion
11h40-12h : pause
12h-12h40 :
Mattia Di Pierro (Scuola Normale Superiore di Pisa): « Lefort et Clastres, deux âmes de Libre »
12h40-12h55 : discussion
12h55-14h déjeuner (buffet)
Après-midi :
14h-14h40 :
Antoine Chollet (université de Lausanne, Centre Walras Pareto/IEPHI): « Dans les marges de Libre: textes et auteurs oubliés »
14h40-14h55 : discussion
14h55-15h35 :
Clara Mogno (université Paris Nanterre/université de Padoue, Sophiapol) : « Libre – anthropologie : le pivot Clastres »
Discussion 15h35-15h50
15h50-16h10 : pause
16h10-16h50 :
Perrine Simon-Nahum (CNRS/ENS Ulm, République des savoirs):« Histoire, historicité : concepts anti-totalitaires »
16h50-17h05 : discussion
17h05-17h45 :
Judith Revel (université Paris Nanterre, Sophiapol): « “Maintenant”. D’un rapport au présent »
17h45-18h : discussion